Mascaria
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 Iwen Mégara, Peste des Sept Mers !

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Iwen Mégara
Iwen Mégara
» Messages : 24
» Date d'inscription : 30/08/2013


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MessageSujet: Iwen Mégara, Peste des Sept Mers !    Iwen Mégara, Peste des Sept Mers !  EmptyMar 22 Oct - 22:51

Iwen Mégara


Nom : Morgan.
Prénom : Iwen.
Âge : 19 ans.
Peuple : Pirate, native du sud-ouest de la Maésie.
Métier : Fidèle lieutenant de Hizan Relano et commandant de trois navires : un galion, L’Albatros dont elle est le capitaine, et deux frégates, La Bohème et Le Léviathan.
Pseudonyme : Iwen de Mégare, ou Iwen Mégara. Autrefois connue sous le nom d’Earl de Mégare. Aujourd'hui affublée de mille surnoms injurieux.
Thème :


Potentiel magique


Le potentiel magique décrit l'élément maitrisé par votre personnage, le type de magie dont il est le dépositaire, et les sorts qu’il peut employer. Pas plus de trois peuvent être attribuées par personnage. Quatre s’il s’agit d’Archimages, de Daleens, ou de personnage particulièrement puissants.


Capacités physiques


Ici devront être décrites les techniques employés par votre personnage. Pas plus de quatre ne peuvent être attribuées par personnage.


Equipement / Objets magiques/ Objets personnels


Cette partie regroupe l’ensemble des objets en votre possession : Armes, armes magiques, bijoux, objets intimes, livres, et tout ce qui appartient à votre personnage.


Description physique


Cette catégorie décrira l'apparence général de votre personnage, ses particularités corporelles, son charme, son odeur, bref, tout ce qui relève de l'apparence. Cette description devra être longue d'au moins 10 lignes.


Description mentale


Cette partie est voué aux goûts, aux valeurs, à la manière d'être, de réfléchir et de penser de votre personnage. Elle permet de cerner sa personnalité, et devra être longue d'au moins 15 lignes.


Histoire


Iwen Mégara, Peste des Sept Mers !  Pralud10


« Les gens de la mer n’ont pas d’attache, c’est ce qu’on aime penser, pas vrai ? Les poètes et ces foutus intellectuels, c’est leur grande maraude, de chanter sur tous les tons que rien ni personne ne retient un marin au port. Mais qui est assez branquignol pour le croire ? Tout navire a son port d’attache, c’est moi qui vous le dis. On ne vit pas dans une chanson. J’adorerais, ce serait sûrement fendard un moment, je dis pas l’contraire ! J’aime bien les poètes et j’connais plein d’chansons. Mais bon, arrêtez votre char deux minutes, un pirate, c’est d’abord un travailleur de la mer. La vie est rude, sur un galion, y a pas de place pour les fillettes, même si elles aiment perdre leur regard à l’horizon. La mer n’aime personne. C’est une maîtresse cruelle, et ça, oui, c’est la chanson qui l’dit. Alors, d’abord y a le vent, puis y a l’iode, les courants contraires, le froid, le scorbut, voire la faim et la soif. C’est comme si ce monde-là haïssait la race humaine et ne cherchait qu’à en recracher tous les représentants. Alors, oui, sans blague, les pirates aiment rentrer au port, et moi la première. Quel baratin. Après, moi, je crois que la vraie différence, c’est que contrairement aux marins de guerre ou de commerce – non pas qu’on refuse les attaches – mais rien ne veut nous retenir. Et personne ne nous attend. Il n’y a que la mer qui nous appelle, qu’est une vraie catin, qui nous fait d’l’œil quand on a l’pied à terre, qui fait froufrouter ses vagues, scintiller ses trésors et qui dans un rire écumant, nous tend son horizon comme un dessous affriolant. Un d’ces quatre, qu’on se dit, on le lui attrapera, et là elle fera moins sa maline, la drôlesse. »

***


Dix-neuf ans plus tôt, dans le port de Mégare, Earl Morgan était attendu. La nuit était chaude et profonde et les étoiles brillaient d’un éclat chatoyant. Les sens de Nancy étaient tout exaltés et ses seins pesaient lourd dans son corsage. Elle marchait à petits pas précipités en se frayant un chemin dans la foule de badauds qui fêtaient le retour de L’Emerillon, fier navire de la flotte maésienne. Les souffles haut-perchés des puissantes bombardes et le battement content des tambours inspiraient une vibrante allégresse à son cœur. Elle trottinait en soutenant son ventre rebondi à deux bras, par-dessus les plis de sa jupe, et s’essoufflait gaiement. Ses joues pleines et rondes se coloraient d’un rouge bien mûr. Ses yeux noirs se dilataient, brillaient du même éclat satiné que le ciel nocturne et sa tête lui tournait, quand elle se rappelait le sourire et le regard tendres de Earl. Elle entendait déjà sa voix caresser son nom et les mots qu’il lui adresserait tendrement.
Earl avait des cheveux blonds comme le soleil, des yeux aussi clairs que l’océan du sud, avec des sourcils dorés, extrêmement expressifs, qui savaient ondoyer comme des vagues et se froncer de mille façons, il avait une peau mate et une voix chaude comme le sable des plages de Fae, dans laquelle on se serait volontiers blotti pour toute l’éternité. Il était grand, il avait un port de tête fier et un rire lumineux, on sentait dans tous ses gestes l’harmonie et la sérénité d’une nature encline au bonheur. Nancy ne pouvait plus attendre de le prendre dans ses bras et de le capturer pour quelques jours, de le garder à elle comme un précieux oiseau de paradis et de lui attacher les ailes avec son ruban le plus soyeux. Elle voulait s’asseoir avec lui sur les marches de leur maison, sentir sa main souple parcourir la courbe généreuse de son ventre et respirer avec lui l’odeur de leur Mégare, de leur foyer et de leurs deux corps réunis.

Nancy pouffait au milieu de la foule et défroissait sa jupe d’un mouvement nerveux. Elle avait un peu chaud.
L’Emerillon approchait en fendant délicatement les flots. Enfin, les marins jetèrent l’ancre et on amarra le navire à quai. Le petit peuple répandit des rumeurs plus sonores, on agitait des mains, on s’interpelait, on criait et on riait. Les instruments de la fanfare sonnèrent aussi plus bruyamment pour accueillir les marins de l’empereur avec un peu de cérémonial. Nancy battait du pied joyeusement. Son regard allait et venait sur les figures des marins qui se pressaient au bastingage, elle cherchait Earl.

Il lui raconterait encore mille histoires fabuleuses, des histoires de baleines à bosse aux yeux doux, dont les rires éveillaient les étoiles émerveillées, qui se décrochaient alors de la voûte céleste pour plonger dans la mer et les admirer de plus près dans leurs robes de feu. Il disait qu’il connaissait des sirènes, des dames blanches aux colliers de corail, qui venaient lui parler quand il était penché au bastingage et fumait dans les soirs tranquilles, qui lui chantaient les nouvelles des étoiles noyées et qui lui offraient leurs dépouilles encore frémissantes. Il en sortirait une de sa poche et la lui montrerait, et elle rirait en disant que ce ne sont que des étoiles de mer. Il sourirait et dirait qu’une étoile céleste noyée devenait une étoile de mer, et que rien ne les différenciait, que la vie ou la mort. Elle protesterait contre ses contes malheureux, il l’embrasserait sur le front et lui montrerait l’océan en lui répondant d’une voix passionnée que la mer était impitoyable, qu’elle était jalouse au point d’engloutir à jamais les étoiles sous son sein, mais qu’elle offrait assez en échange pour qu’elles aient eu envie d’y plonger.
Elle secouerait la tête et le frapperait doucement en le traitant de menteur, il rirait à gorge déployée, d’un beau rire sonore, et elle l’entraînerait sur le port où ils danseraient avec les marins, leurs enfants et leurs femmes.

 Nancy tournoya sur elle-même et fit claquer ses sabots sur le pavé, comme les mignons escarpins d’une grande dame. Elle lissait ses cheveux auburn d’un côté de ses épaules nues et admirait son reflet mouvant dans les eaux claires, à quelque distance sous ses pieds. D’un geste élégant et leste, elle passa son châle à fleurs sur sa tête et plia une jambe comme une danseuse, le visage levé d’un petit air supérieur. Elle se sentait jolie, oh si jolie, jolie, spirituelle et brillante. Elle avait pitié de toutes ces femmes autour d’elle qui tenaient leurs paniers de commission contre leurs poitrines, et qui n’étaient pas elle ce soir-là. Elle se sentait charmante, oh si charmante, si charmante qu’elle pourrait séduire le plus grand des empereurs. L’impératrice pouvait aller se rhabiller ! Elle se regardait dans l’eau et se sentait si jolie, avec ce beau visage rond, cette belle silhouette épanouie, et ce si beau sourire et cette jolie robe, la plus jolie de ses robes. Elle se sentait si lumineuse, si stupéfiante et si ravissante qu’elle avait envie de tournoyer encore et encore sur elle-même, de courir et de danser de joie. Elle se sentait vertigineuse, drôle et rayonnante, à tel point qu’il faudrait peut-être que la ville lui remît ses clefs et qu’on organisât un comité pour l’honorer, parce qu’elle était aimée par le plus merveilleux des maris.

Les marins de L’Emerillon jetèrent le gambret entre le navire et la berge, et des travailleurs du port l’attachèrent solidement à des anneaux d’acier fixé sur les pavés. Aussitôt, une vague de jeunes hommes déferla sur la planche de bois et se répandit sur le port comme des écumes enflammées, avides des caresses douces du sable.
La foule s’enthousiasma, se pressa autour du gambret et ce fut pareil à la rencontre violente des eaux de deux océans. Les femmes et les hommes se précipitèrent les uns dans les bras des autres, les enfants se jetèrent au cou de leurs pères, dans des grands rires et de grands cris.
Nancy enveloppa à nouveau son ventre entre ses bras et se faufila entre les couples et les familles retrouvées pour se placer au plus près du gambret qui déversait toujours des flots et des flots de marins agités et fatigués. Elle cherchait Earl. Il s’en déversait encore et encore. Que faisait-il ? Il la faisait attendre comme une gamine capricieuse et viendrait se moquer d’elle en débarquant le dernier, ce farceur, il adorait cela, et il se croyait drôle. Nancy tapait du pied impatiemment et fronçait les sourcils d’un air mécontent, mais ses yeux brillaient d’enthousiasme.
Il s’en déversait encore et encore, et bientôt il ne s’en déversa plus.
Le ventre de Nancy se nouait de trac. Ce n’était pas juste, tous les couples de la ville s’étaient déjà retrouvés, et Earl se faisait encore attendre. Il faisait preuve de méchanceté, elle ne s’en amusait plus.

Même le capitaine du bateau, coiffé d’un beau chapeau à plumes, descendit avant lui, en portant son paletot et en fumant sa pipe d’un air maussade. Nancy le héla du bas de la passerelle et agita frénétiquement en l’air son bras qui ne soutenait pas son ventre.

« Capitaine Anselme ! Capitaine Anselme ! »

Le regard du marin tomba sur Nancy et il esquissa un sourire pâle. Il posa pied à terre et s’approcha d’elle à pas lents. Il s’arrêta et la considéra de haut en bas, la bouche entrouverte, comme s’il espérait que les mots en sortiraient seuls. Nancy, agacée par le silence du vieux bougon, frappa à nouveau le pavé de son sabot et protesta :

« Vous n’pourriez pas dire une fois à Earl de descendre à quai avec les autres au lieu d’toujours me faire faire la jambe de grue sur l’port ? Ce serait chic de votre part, parce que…
‒ Nancy, marmonna Anselme.
‒ Parce qu’il y a qu’lui qui trouve ça amusant, c’est vrai, quoi ! s’exclama-t-elle, et elle essaya de sourire, mais sa bouche se figea en un rictus.
‒ Nancy, Nancy. » répéta Anselme, qui était blanc comme un cadavre et dont la voix se coupait.

Il faisait peur à Nancy, à trembler et à blêmir comme ça, et à répéter son nom sans trouver quoi lui dire.

« Vous êtes pas d’accord, vous ? demanda Nancy qui paniquait et dont la gorge se serrait, à mesure qu’elle parlait. Ca n’est pas drôle. Il faut qu’il arrête de faire n’importe quoi, et qu’il grandisse un peu, il va être père, il faudra qu’il montre l’exemple, c’est sûr. Vous lui direz, Capitaine, pas vrai ? Je compte sur vous, Capitaine, vous savez, parce qu’Earl, il vous aime bien, et il dit comme ça, qu’il y a qu’vous à qui il obéirait sans jamais réfléchir, alors vous lui direz, Capitaine, vous lui direz… Il est un peu bête, Earl, il faut toujours tout lui dire, vous lui direz…
‒ Nancy… Nancy. »

Nancy éclata en sanglots. Elle fit quelques pas en arrière et perdit presque l’équilibre. L’air froid du soir s’était bloqué dans ses poumons. Elle hoquetait entre ses larmes et ne trouva plus la force de parler. Son corps était tendu comme un arc, ses muscles raides et douloureux, elle était toute entière secouée de spasmes.
Son esprit s’agitait avec désespoir, elle trouvait encore mille inepties à épancher et mille prétextes à l’absence de son mari, et pourtant, jamais elle n’avait été aussi lucide qu’en cet instant. Sa tête lui tournait. C’était comme si cent barils de poudre avaient explosé dans son minuscule univers. Le crâne en feu, elle passa une main sur sa bouche et réalisa qu’elle venait de s’appuyer contre le Capitaine Anselme et de vomir sur le pavé du port.

« Nancy, nous avons subi une attaque pirate, et le temps était mauvais, très mauvais, murmura Anselme en la soutenant près de lui. C’est une lame de fond qui… »

Le port puait l’algue et le poisson avarié, son ventre était lourd.

« …qui a emporté Earl… Et je suis… Je suis tellement désolé, Nancy…
‒ Ce n’est pas possible, hoqueta Nancy, en s’accrochant désespérément aux vêtements d’Anselme. Earl est un bon nageur ! Il n’a pas pu se noyer !
‒ Tiens, je dois te remettre ses… ses affaires. » balbutia le vieux marin, en épongeant rapidement ses yeux humides dans la manche de sa chemise crasseuse.

Il posa son paletot devant lui et le défit lentement, en se cachant pudiquement derrière son chapeau. Nancy restait immobile et pleurait toutes les larmes de son corps, les yeux hagards, échoués sur la forme d’Anselme, elle passait ses mains moites dans ses cheveux, puis levait la tête vers le ciel en gémissant.

« Pourquoi vous ne l’avez pas sauvé, Capitaine ? Pourquoi vous n’avez pas récupéré son corps ? Pourquoi vous ne pouvez pas me redonner Earl ? Je ne pourrais même pas… Même pas l’enterrer… Vous ne pouvez pas me faire ça ! »

Le marin sortait quelques chemises, quelques pantalons, un vieux chapeau qui avaient appartenus à Earl et les glissaient dans les bras tremblants de Nancy qui ne s’en rendait presque pas compte. Puis il lui prit une main et y glissa quelque chose.

« Il disait qu’il te donnerait ça à son retour, alors le voilà, c’était avec le reste… »

Nancy baissa la tête et ses larmes s’écrasèrent dans la paume de sa main, où était posé un collier de mailles argentées dans lesquelles se lovait une perle de nacre.
« Si tu plonges dans la crique des sirènes, et que tu arrives à toucher les bas fonds, tu trouveras les coquillages les plus beaux de l’océan, si heureux d’avoir un peu de compagnie qu’ils s’ouvriront tous grands pour te saluer. Un jour, je serais assez rapide pour passer ma main entre leurs deux coques et je leur volerai leur perle la plus brillante. Quand je rentrerai, je te la donnerai. Ce sont des perles rondes et irisées et lumineuses, que les coquillages enfantent dans les bas-fonds pour se moquer des ténèbres. »

« Ca, c’est sa paie… Avec une compensation, ajouta Anselme, en déposant une bourse dans l’autre main de Nancy, avant de se pencher doucement à son oreille. J’y ai aussi ajouté une part de ma paie, pour toi, et les enfants... »

Il posa une main timide sur le ventre de Nancy.

« Ah, j’ai sa sphère armillaire, aussi, dit-il, ça comptait beaucoup pour lui, il passait beaucoup de temps à l’étudier... C’est un instrument de qualité, je pense que si tu es dans le besoin, Nancy, tu pourras en tirer un bon prix…
‒ Jamais, jamais, bredouilla Nancy, entre ses larmes, en prenant maladroitement l’astrolabe sphérique et en le serrant contre sa poitrine, avec une rage écœurée, jamais je ne vendrai les affaires d’Earl, plutôt… Plutôt mourir que…
‒ Tu as raison, l’interrompit nerveusement Anselme, en passant son bras puissant autour de ses épaules et en la pressant contre lui. Je suis désolée, Nancy…
‒ Nancy ! »

La jeune femme eut un haut-le-cœur et se retourna vivement, en s’arrachant à l’étreinte du capitaine. Elle s’était sentie mourir. Désormais, c’était comme si tout son être, sa bouche, ses poumons, son cœur, son ventre, ses reins, prenaient feu.
Sa belle-mère s’avançait à travers la foule, une femme sèche et maigre, aux yeux noirs comme deux charbons. Ethel Morgan avait observé la scène de loin. Elle avait pincé ses lèvres minces et retenu des larmes âcres entre ses cils, sous son binocle de cuivre. Ses bajoues décharnées palpitaient de fureur. Elle respirait avec peine et fixait sa bru d’un regard intense.
Nancy se sentit soudain déborder de haine, de colère et de fiel. Elle aurait voulu hurler.

« Qu’est-ce que tu m’veux, Ethel ? Fiche le camp d’ici, je veux pas te voir ! cracha-t-elle, les yeux réduits à l’état de deux fentes flamboyantes.
‒ Et toi, qu’est-ce que t’as l’intention de faire, avec cet astrolabe, petite catin ? répliqua la vieille, du même ton. C’est un héritage familial, il n’est pas à toi ! »

Nancy éclata d’un rire froid et sonore.

« Haha ha ! Que ça t’plaise ou non, j’ai épousé ton fils, sorcière, ton fils unique, son héritage est celui de mes enfants ! De nos enfants… rectifia-t-elle, avec un nouveau hoquet de douleur.
‒ Tu ne sais même pas te servir de ça, petite oie. »

Ethel mit sa main osseuse sur l’astrolabe d’Earl et le tira vers elle. Nancy résista avec une énergie terrible. La vieille lui griffait les bras, sifflait et s’accrochait comme un vautour. Un monstre de violence se tordait dans l’estomac de Nancy, elle aurait voulu le laisser parler, rugir et tonner à sa place, mais la douleur et le sentiment atroce qu’Earl avait été arraché de sa poitrine, comme s’il y avait toujours occupé une place physique, lui, sa voix chaude et ses sourires lumineux, tout cela, la laissait sans force. Elle pleurait de plus belle, son ventre était lourd, ses reins lui faisaient mal, et la vieille Ethel arracha enfin l’astrolabe de ses mains. Elle cracha par terre et se redressa avec dédain.

« Si tu as un fils, Nancy, je lui apprendrai à se servir de ça, lâcha-t-elle. Et j’te donnerai même de l’argent pour l’élever. Uniquement si c’est un fils.
‒ Im… Immonde m… mégère ! hurla Nancy en explosant de sanglots.
‒ Madame, je vous en prie ! s’écria enfin Anselme d’une voix caverneuse, en soutenant sa jeune amie. Nancy vient de perdre son mari ! Vous n’avez donc pas de cœur !
‒ Et moi je viens de perdre mon fils, vieux marin d’bateau-lavoir ! cria Ethel, d’une voix suraiguë qui trahit enfin sa souffrance. Je lui ai donné ça, maintenant que la mer l’a avalé comme elle a avalé son père, je l’reprends, c’est à moi. »

Ethel Morgan tourna les talons et disparut parmi les marins débarqués et leurs femmes qui observaient la scène avec écœurement. Nancy avait perdu tous ses moyens et criait d’une voix hystérique, le visage plongé dans les vêtements d’Earl, où flottait encore vaguement son odeur, qui faisait naître dans sa poitrine toujours plus de sanglots. Elle se tourna vers la mer et sentit la folie se distiller dans ses veines comme un poison instantané. Loin, là-bas, dans l’océan, quelque part il y avait Earl, qui avait sombré comme une étoile et que la mer jalouse avait gardé en son sein. Nancy hurla et la nuit étouffa sa fureur.


Relations interpersonnelles :


Cette partie de votre fiche est consacrée à l’énumération des liens que votre personnage a tissé au cours de son histoire. Vous devrez indiquer les personnes proches de votre personnage, les liens qui vous unissent, et les affinités qui vous lient.


Autre


Je suis là depuis l’aube des temps, j’ai vu les dieux s’envoyer en l’air dans la voûte étoilée et pondre tout un monde pour mieux caracoler.
Comment ça, je suis une voyeuse ?!

It's a pirate life for me,
Like an eagle I am free
I can live by my own creed
On just my ship and open sea!

It's a pirate life for me,
Never will I bend a knee
I don't need a king or queen
No, just my ship and open sea!

Every merchant,
Every slaver,
Every servant of the Crown
They have all heard the tale of a pirate unmatched
I'm known in every town.
From Barbados to Havana,
I am famous 'er I go!

Now, let everyone hear it,
Let everyone know,
Drink up, me 'earties, yoho!
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