Mascaria
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 Léandre Ua Duibhne

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Léandre Ua Duibhne
» Messages : 40
» Date d'inscription : 21/09/2013


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MessageSujet: Léandre Ua Duibhne   Léandre Ua Duibhne EmptySam 21 Sep - 6:59

Fiche de personnage


Nom:Ua Duibhne
Prénom: Léandre
Âge: 23 ans
Peuple:Sang-mêlée
Métier : Champion de la Princesse d'Igna
Pseudonyme*:
Thème*:


Potentiel magique


Le potentiel magique décrit l'élément maitrisé par votre personnage, le type de magie dont il est le dépositaire, et les sorts qu’il peut employer. Pas plus de trois peuvent être attribuées par personnage. Quatre s’il s’agit d’Archimages, de Daleens, ou de personnage particulièrement puissants.


Capacités physiques


Ici devront être décrites les techniques employés par votre personnage. Pas plus de quatre ne peuvent être attribuées par personnage.


Equipement / Objets magiques/ Objets personnels


Cette partie regroupe l’ensemble des objets en votre possession : Armes, armes magiques, bijoux, objets intimes, livres, et tout ce qui appartient à votre personnage.


Description physique


Cette catégorie décrira l'apparence général de votre personnage, ses particularités corporelles, son charme, son odeur, bref, tout ce qui relève de l'apparence. Cette description devra être longue d'au moins 10 lignes.


Description mentale


Cette partie est voué aux goûts, aux valeurs, à la manière d'être, de réfléchir et de penser de votre personnage. Elle permet de cerner sa personnalité, et devra être longue d'au moins 15 lignes.


Histoire



De l'espoir des êtres vivant naquit Igga, la déesse de l'échange et du partage. Grâce à elle, tous purent commercer honnêtement et le monde put vivre dans l'harmonie. Ozon le Sang-mêlé, Livre I.

Le soir à la veillée, je m’asseyais sur les genoux de mon père et ensemble nous regardions la mer. Je pouvais voir devant mes yeux les longues vagues s’affalaient doucement sur leurs couches de sable. Partout le chant des oiseaux se mêlaient à celui de la mer dans un language que je croyais alors comprendre et qui éveillait en moi une douce volupté. Le soleil perçait encore à l’horizon mais le long voile de la nuit commençait déjà à recouvrir de son manteau épais les îles de l’été. J’aime la nuit. Je l’aimais déjà enfant. Elle était pour moi un univers fantastique dans les pénombres de laquelle se déroulait 100 combats rêvés. Le moment où mon imagination enfin prenait forme dans ses ombres virevoltantes que lancaient les palmiers au-devant de notre petite maison. Une trève loin de l’épaisseur chaleur du jour, de son exaltation permanente et du rire des enfants dans lequel je me perdais. Un moment de calme et de paix où je pouvais être moi-même.

Tout du jours durant, j’avais été un autre. Ou peut-être cet autre, était-ce moi-même… ? Je ne sais. J’étais un enfant turbulent qui n’avait de cesse de prouver aux autres combien il était courageux et fort. Par moment, je retrouve cette impression de spontanéïté, cette envie d’agir sans réfléchir, de la manière la plus téméraire qui soit. Mais cela n’évoque plus en moi que des sentiments de hontes et me force à me calmer et à réfléchir à nouveau. Alors je me met à penser aux ombres du soir qui s’étendaient sur la plage pour ouvrir un univers de possibles qui exaltait mon imagination d’enfant. Et parfois je retrouve cette capacité à créer qui me permet de m’élever au-dessus du simple soldat pour devenir un tacticien. Je n’ai pas la prétention d’y arriver souvent, ni même rarement, mais cela m’est déjà arrivé quelques fois et je continue d’essayer. La clef à vos problèmes se trouvent toujours dans votre imagination.

Je rentrais toujours très tard de l’école. J’étais souvent épuisé, toujours affamé et le plus souvent encore trempé d’un énième bain dans quelques criques sauvages où nous nous amusâmes enfant. Mes amis disaient de moi que je devais descendre de quelques poissons et moi je rougissais de honte mais aussi de plaisir à cette évoquation. Une fois à la maison j’arborais fièrement quelques égratinures qui faisaient râler ma mère alors que mon père se tenait toujours à la fenêtre, fumant tranquilement une longue pipe de bois dans laquelle se consumait des plantes aux senteurs exotiques. Dans ses mains burrinés par l’âge et le labeur se trouvait toujours un petit couteau à bois qui glissait vivement dans différent bois… santale, acajou, ébène… il embaumait parfois dans la pièce une douce ôdeur de résine qui souvent se mêlait avec l’odeur des banaes en train de frire dans un petit fond de lait de coco. D’une casserole où cuisait les tarots montaient la vapeur de l’eau en ébullition. Les sujets de mon père étaient nombreux. Souvent il représentait les dieux illiens… afin de développer son art et de ne pas s’arrêter aux sentiers battus, celui-ci cherchait différentes représentations à un même dieux, passant du temps à s’entretenir avec les anciens afin de mieux comprendre les légendes qui habitaient nos terres. Parfois il dessinait aussi des animaux, des bêtes féroces et sauvages qui semblaient venus d’un passé mythique. Mon père me racontait un temps où des créatures incroyables peuplaient ses îles et qu’elles vivaient en harmonie avec les humains. Il me disait que l’homme avait perdu la capacité de voir à travers les êtres afin de déceler l’âme caché en toute chose, puis qu’il avait oublié jusqu’à l’existence de cet âme. Il pensait que nous les sang-mêlés avions pour devoir de conserver ce souvenir et de rendre hommages aux esprits des bêtes et des plantes afin qu’ils pardonnent à l’homme ignorant.

Je m’endormais dans ses bras puissants qui, je m’en rends compte aujourd’hui, devaient être épuisés par une dur journée de labeur aux champs. Nous étions pauvres et seul les fruits de notre jardin et ceux de la pêche que récoltaient mes oncles nous permettait de vivre. Plus haut sur les plateaux d’Igna étaient les champs de riz et les villages où nous nous rendions parfois pour commercer quelques sculptures et quelques fruits en échange de riz et d’épices. Nous ne connaissions ni la faim ni le froid car ils n’existent pas en ce doux paradis. Nous vivions simplement et rendions grâce aux esprits des animaux de nous avoir fait à leurs images.

Le soir en contemplant le soleil couchant, il me disait une histoire. Ma préférée était celle d’Arkaï le Sang-Mêlée. Je crois qu’elle commençait comme ceci :

« Il y a très longtemps sur les îles de l’été, hommes et bêtes vivaient en harmonie. De leurs unions naquit Arkaï qui fut le premier des sangs-mêlés. Sa silhouette était celle d’un homme mais les animaux avaient partagés en lui le secret de leurs forces. Le lion avait donné sa majesté, le tigre sa souplesse, le rhinocéros sa puissance. Il était aussi endurant que le loup qui vit dans les hautes terres enneigés et aussi rapide que l’antilopes des chaudes savanes. Le chat, l’insensé sublime de la faune, lui avait offert son intelligence et sa finesse alors que le singe avait joint à ses efforts l’agilité. Le renard avait apporté la ruse, le cerf le courage, la chouette la sagesse. Ses yeux étaient aussi précis que ceux du lynx qui dicernent une feuille de l’autre côté de la fôret. Il pouvait sentir aussi loin que le plus fin des limiers et entendre les cris alors qu’ils n’étaient que d’infimes échos.

De tout les enfants de la terre, il était le préféré d’Igga car il était l’incarnation du partage. Mais les dieux qui étaient eux-aussi les enfants d’Igga, devinrent jaloux d’Arkai. Ils dirent à Igga

« Oh mère, tu aimes Arkai plus que tu n’aimes tes enfants. Si tu ne fais pas périr Arkaï, nous nous retournerons contre le vivant afin de nous venger de lui. »

« Faîtes » leurs répondit Igga. « Et vous apprendrez que les dieux sont là pour partager leurs pouvoirs avec le vivant et non pas pour l’opprimer ».

De tout les enfants d’Igga, Rel était le plus puissant. Il abbata sur la terre ses terribles rayons afin de bruler la peau des gens qui s’y trouvent. Arkai voulut aider les hommes et s’engouffra dans la plus profonde forêt. La, il parla longuement avec les animaux les plus sages et les arbres les plus anciens afin de leurs demander des conseils. Puis il alla jusqu’au cœur de la forêt où il trouva le Cœur de Toute Flore. C’était un arbre immense dont le bois était aussi blanc que la nacre et qui semblait brillait d’une douce lumière. Après avoir prié, il enfonça son couteau dans le tronc du Cœur de Toute Flore et commença à sculpter une sphère aux courbes délicates. Quand l’arbre se mit à gémir, Arkai versa des larmes pour compatir avec l’arbre mais acheva son ouvrage. Il rendit ensuite hommage au Cœur de Toute Flore et honora son esprit. Puis après avoir bien pris son élan, il lança la sphère aussi haut qu’il put dans le ciel. Elle devint la lune. Rel voyant cela, comprit que l’homme était bon et prêt au partage et cessa de brûler les êtres vivants. Il tomba amoureux de la lune et lui offrit son cœur. Afin que l’homme lui pardonne, il créa la nuit et demanda à son aimé de veiller sur l’humanité.

Vesta qui était la déesse des océans et la mère de tout les poissons, décida d’envahir les terres et de retirer à l’homme cette provision bienfaitrice. Les hommes allèrent à Arkai pour lui demander de l’aide et celui-ci les suivit sur leurs longues pirogues. Il prit sa sagaie et la lança dans l’eau. Il attrapa un poisson qui fut le premier poisson pêché depuis de longues années. Les hommes s’unirent pour le sortirent de l’eau mais ne parvinrent pas à le ferrer. Arkai joint ses effort aux leurs et tous ensemble ils tirèrent l’île de Leos des flots. Vesta s’annonça vaincu et permit aux vivants de vivre sur les terres émergés et de pêcher.

Riack était le dieu de la guerre et il était fort craint par les autres dieux car il était le combattant le plus féroce. C’était un dieu fier et chevalresque qui n’éprouvait du plaisir que dans le courage et la valeur. Il défia donc Arkai en duel afin de prouver à tous qu’il lui était supérieur. Celui-ci accepta le défi et se présenta à Riack.  Le combat dura pendant treize jours et treize nuits durant lesquels Riack et Arkai s’affrontèrent. Riack gagna le duel à l’épée mais Arkai le défit à la lance. Les deux combattirent  ensuite à main nu. Les hommes et les bêtes s’assemblèrent pour soutenir Arkai. Quand tout espoir lui semblait perdu tant Riack était fort, celui-ci se souvint de son île et des habitants de la terre venu pour l’encourager. Il comprit que le devoir d’un être était de protéger ces semblables et exprimant cette pensée avec ces poing, frappa Riack si fort que la terre tremblit. Une partie de l’île se souleva pour donner naissances aux falaises de Fae. Riack s’avoua vaincu et donna ses armes aux hommes afin que ceux-ci puissent se défendre quand ils sont attaqués.

Le dernier à défier Arkai fut Unter le dieu des morts. Il n’était ni le plus fort, ni le plus courageux des dieux. Mais il était le plus rusé et le plus réfléchi. Il alla voir Arkai et lui dit. « Si tu ne viens pas avec moi dans les dernières demeures, alors je ferai tomber la maladie et la vieillesse sur le vivant et ceux-ci mourront ». Il laissa à Arkai sept jours et sept nuits pour réfléchir mais quand ceux-ci furent écoulés, ce dernier n’avait pas trouvé de solutions. Alors il dit à Unter « Dieu des morts, fait tomber sur moi la maladie et la vieillesse afin que je te suive dans la demeur des ombres. Je suis fatigué de vivre mais si je puis en mourrant sauver le reste du vivant, alors c’est avec plaisir que je te rendrai mon âme ». Unter accepta et emmena Arkai dans son palais sousterrain.

Mais de tout les enfants d’Igga, une était restée silencieuse. C’était Lullia, la déesse de la terre qui était la plus jeune des dieux. Elle tomba amoureuse d’Arkai et décida de le sauver. Elle s’aventura dans les palais ténébreux et alla trouver Arkai et le transforma en un collier de jade. Puis alla trouver Unter qui était amoureux d’elle et lui dit. « Mon frère, laisse moi sortir de ton sombre refuge » mais Unter qui était rusé, n’accepta qu’à condition qu’elle danse pour lui. La jeune fille s’executa. Mais Unter n’était pas satisfait et lui demanda d’enlever un habit, puis un autre habit. Finalement il lui demanda d’enlever ce petit collier de jade qui ornait son cou, dernière parrure qu’elle portait encore. Elle lui répondit « mon frère, ce collier est un cadeau de ma mère Igga et je ne saurai l’enlever même pour vous ». Unter fut frappé par la candeur de la jeune fille et abandonna ses prétentions pour la laisser revenir dans le monde des vivants.

Lullia s’en alla dans la plus profonde forêt jusqu’au Cœur de Toute Flore et pleura sa mère Igga. Celle-ci, touché par l’amour de sa fille, fit apparaitre là où Arkai avait sculpté la lune, une source d’eau clair qui coulera toujours. Alors Lullia transforma à nouveau Arkai en homme et lui fit boire à la source. Celui-ci redevint un jeune homme comme avant que Unter ne s’empare de lui.  Puis demanda à sa mère si elle pouvait l’épouser. La déesse accepta et les deux amants vécurent heureux."

*****

Rel, qui avait connu sa femme grâce à l'aide d'Arkai, voulut bénir l'union du Sang-Mêlée et de sa Soeur. Il dit aux hommes "A partir d'aujourd'hui mes rayons aideront tout ce qui pousse à croitre afin que jamais vous ne manquiez de nourritures. Ozon au Sang-mêlée.


Je fis voile à l’aube. Sur le port de Solaria, bien des gens étaient venus nous dirent au revoir. Je m’en souviens très bien tout cela est profondément gravé dans ma mémoire. La pluie et le vent, la mer déchainées, la nature qui faisait rage en dehors de la rade et ce soleil qui se levait à peine. Il était encore très tôt, mais l’astre se lève toujours avant sur les îles et s’est aussi très tôt qu’il laissse la nuit étendre son long voile noir. Malgré les éléments en colère, bien des gens étaient venus et la foule s’était regroupés pour se communiquer un peu de chaleur humaine. Les larmes et les gouttes de pluies se confondaient en au-revoirs et la tempête grondait bien plus  dans le cœur des mères que dans le ciel. Autour de moi se trouvait une dizaine d’enfants ignans et nous nous regardions tous avec une certaine apréhension. Peur de l’autre, peur de l’inconnu, peur de ce voyage qui débutait sous de si mauvaises augures. Je bombais le torse autant que je le pouvais pour cacher cette angoisse intense qui m’envahissait. Je sechais mes pleurs afin que nul ne puisse me voir pleurer mais la pluie qui fouettait mon visage dissimulèrent mal les larmes que j’ai malgré tout versé. Puis nous embarquâmes sur ce vaissaux de bois qui devait nous amener au loin. Ce qu’il fit. Et je vis Solaria s’éloigner pour la première fois jusqu’à n’être plus qu’un infime fragment de ce point noir qui était mon île. Je sentais sur moi la vacuité de mon existance et l’immensité du monde. Cela m’oppressait. Et même si je n’étais pas capable de poser de moi-même des mots sur cette angoisse comme je suis capable de le faire aujourd’hui, j’étais terrorisé par l’idée de me perdre.  C’est dans cette cale où nous nous serrions les un aux autres que j’enterrai ma vie d’enfant timide, celui qui s’endormait le soir dans les bras de son père. La place fut prise par Léandre le brave, le téméraire, celui qui sautait du plus haut de la falaise quand nous nous baignions dans les criques sauvages, celui qui nageait plus vite et plus fort que les autres uniquement pour leur cacher sa peur de la solitude. Je devins cet autre-même. Et afin de ne jamais me perdre, je décidais que dorénavant, ce serait les autres qui me suivraient afin que où que j’ailles je ne puisse m’égarer.

Les cinq années qui suivirent furent coulés dans le travail et l’innocence. Quand je me les remémore, je me vois en train de courir, toujours devant  et les autres à ma poursuite. Je vois l’horizon qui se déroule sans cesse comme un objectif que l’on ne peut atteindre et je sens cette force qui me poussait au train, qui me disait d’aller plus vite et plus fort. Etre le meilleur et le montrer à tous. Ces deux axiomes m’obsedaient ; j’avais regardé la réussite et la gloire fixement, je les avais jaugeait de mon esprit puérile et j’avais décidé que je n’aurai de cesse que d’atteindre ces deux sommets. Il m’en était resté un point noir qui dansait fixement devant mes yeux et que je cherchais désespérément à atteindre. Ma poursuite était effreinée et les autres semblaient se mouvoir si lentement que je ne me rendais pas compte de leurs existences. Combien d’écrasés en route sur l’hôtel de mon ambition ? Je l’ignore. J’eclaboussais de ce que je croyais être du courage et du talent tout ce qui pouvait l’être, et surement quelque fois, ignorant que j’étais de moi-même, je me suis comporté de manière agressive et odieuse. Oui, car il ne suffisait pas à mon égo de réussir, il fallait qu’on le sache. Que le ciel, la terre, les mers et le vent soient chargés de vibrants hommages et qu’ils racontent à qui sait les écouter le récit de mes exploits. Mes camarades et mes professeurs étaient un publique comme un autre et je leur ai donné cinq années durant une représentation permanente; travailleur, bout-en-train, arrogant, sur de soi, impertinent et brave, l’adolescent que je suis devenu était loin de toute considération philosophique sur le sens de ses actes. Il ne réfléchissait à rien d’autres qu’à son propre succès et avait d’une certaine manière perdu pied avec le monde réel.

Sur le chemin de la réussite se dressait une jeune fille dont je tombais amoureux. Elle se nomait Corail et cachait derrière une peau mate et une longue chevelure brune des origines septentrionnale. Définir ma relation avec elle me semble aujourd’hui vain. L’adolescent que j’étais ne se voilait pas la face quand au plaisir qu’il ressentait au contact de cette jeune fille. C’était un amour ardent qu’exarcerbait la rivalité et le respect. La seule personne qui suivait mon rythme, la seule capable de me ridiculiser et de rendre mon travail et ma témérité encore plus vaine qu’elles ne l’étaient réellement. J’étais fous et croyait perdre la tête quand elle relativisait mes exploits de ses grands yeux noisettes. Paradoxalement de toutes les personnes qui m’entouraient à l’époque, c’est d’elle et non de mes amis ou professeur dont j’acceptais le plus facilement la critique en mon for intérieur. Je le cachais aux autres, prenant à son approche un air hautain et répondant avec sarcasme à ses exploits et ses critiques. Mais figé dans une sorte d’adulation, je retenais avec attention ses remarques et essayais de changer mon comportement selon ses désirs. Avec le recul et l’expérience aujourd’hui, je crois que cette amour fut le plus interessé et le plus factice que j’eu ressenti. Le point d’accroche de cet amour qui se développa très tôt fut la beauté de son visage, les douces invitations de ses yeux et les traits tendres de son visage. La rivalité qui tout de suite nous prit dans son sein fit le reste. Nos résultats se cotoyaient et cela exarcerbait cette embryon d’amour que les enfants ressentent et qui persista durant les cinq années de formations. Moi qui voulait être le premier, je su me montrer particulièrement brave pour lui arracher ce premier baisé qui fut aussi le mien. Quelques jours avant la doshka. Je m’en souviens, je m’en souviens, je me sentais si fier. Mes amis me regardaient plein d’admirations sans réellement comprendre et moi, pauvre fou innocent, je ne comprenais pas non plus. Un doux désir s’éveillait progressivement en moi mais ce baisé soustiré au clair de lune entre deux mannequins d’entrainements n’avait ni le gout du désir ni celui de la perversion. Sur ses lèvres je cueillis un parfum d’innocence et de curiosité, de témérité et d’interdit que nous violons désormais sans peur. Aujourd’hui je me demande comment elle-même a vécu la chose… nous n’en avons jamais reparlé. Ses amis en ont surement beaucoup parlé et elle a du rougir de façon tout à fait charmante devant leurs rires glousseurs, tout en attirant sur elle le respect de celle qui sait ce que les autres ne savent pas.

Après la doshka, alors que notre entrainement prenait une autre dimension et que d’autres talents émergeaient, notre relation prit une tournure un peu différente. Elle était l’étudiante appliquée et sérieuse pétrie par le serieux, le talent et l’envie de réussir. J’avais une ambition démesurée, un manque de serieux qui n’avait d’égale que mon hardeur à l’entrainement et l’envie de prouver au monde entier ma force. J’étais populaire, elle était timide. J’étais téméraire elle était farouche. Mais notre relation garda ses bases solides… nous étions poussés vers l’autre naturellement comme le sont un aimant et un fer. Et si le jour durant nous affichions l’aspect farouche d’une rivalité sans trève, qui était pleine d’impertinence, de boutades et de provocations, de démonstrations d’habiletés et de bravades inattendues, si nous simulions avec sincérité une haine respectueuse, nous nous retrouvions le soir au clair de lune. Je fus aussi secret dans ma vie sentimentale après la doshka que je fus démonstratif avant. La curiosité et la fille restèrent. L’entrainement avait été rude ce jour la, et nous nous étions par trois fois affronté à la lance. Par deux fois j’avais mordu la poussière et mon corps était couvert d’hématome. Pourtant quand je me suis relevé pour la troisième fois, une lueur farouche brulait encore dans mon regard. Je me jetais sur elle avec force et la danse mortelle reprit. Elle me gratifia d’un sourire narquois comme pour me demander si je n’avais pas encore eu mon compte d’humiliation. Je ne l’avais pas. Je fus défais une troisième fois à la lance, mais je parvins malgré tout à me jeter sur elle, lâchant mon arme pour l’agriper elle. Nous roulâmes à terre dans la poussière et je l’immobilisa sur le sol. Elle me regarda dans les yeux et je sentis mon cœur fondre. Son corps sous le mien pris une étrange consistance, et la terre tourna quelques instants autour de nous. J’eu une farouche envie de l’embrasser mais elle me repoussa sur le coté, attrapa un poignard et me le colla sous le coup. Je du m’avouer vaincu une troisième fois. Le soir pourtant, nous effeuillions ensemble une douce katlelya sur un lit de primeverre, quittant le camp avec nos aigles respectifs pour se réfugier  sur un escarpement rocheux au-dessus du vide, dans les veines duquel un rossignol avait bâti son nid. Nous n’avions pas besoin de parler, nous avions toucher du doigt le jour même les rêves l’un de l’autre et le clair de lune et la nuit furent une fois de plus les moments de l’imagination réalisées.

Notre relation prit fin en même temps que notre formation. Nous partions tout deux sur des chemins différents, elle s’engageant au service d’Ignan et moi-même partant découvrir le monde. Je garde sur ses neufs années d’entrainement et de formation une simple certitude. Tout était facile en ce temps la, ma vie s’écoulait de façon linéaire et je n’avais qu’à être moi-même, et ceux de façon exaspérante, afin de réussir. J’en garde encore aujourd’hui une certaine nostalgie, alors même que je me suis envolé bien plus haut que je n’osais l’espérer alors. A 17 ans, je me sentais invincible et je voulais éprouver le monde par la fureur de ma jeunesse. L’univers tout entier n’était qu’un cor où je voulais soufflais mes exploits afin qu’ils raisonnent pendant l’éternité. J’avais soif de batailles épiques, d’amantes farouche et d’incroyable chevauchée. De celle que personne n’attends et qui vous font rentrer dans la légende. La liberté m’attirait, la postérité m’omnubilait et je pris la route du royaume de Kneol. Je pensais y trouver le danger et l’aventure et ce fut finalement eux qui vinrent à moi sous la forme d’un homme avec qui je pris la route de Maésie. Je voulais graver de ma lance le sillon de mon passage dans le ciel et volait au-dessus des eaux sans peur. Aujourd’hui je réalise comment à quel point je suis vain, car sans me le cacher je sais que je le suis encore. J’ai juste appris à m’assagir et me calmer mais l’orgueil continue de m’assaillir régulièrement. Il est le pire des défauts et la nécessité à tout talent et exploit. Une lame à double tranchant est en permanence posé dans votre main et vous n’avez pas de garde pour tenir cette épée. Si j’avais été plus sage, j’aurai profité de ma réputation et me serai engagé dans un modèle de carrière auprès d’une faction illienne. Au lieu de ça, je suis parti vaguabonder de par le monde… et tout ça pour finir comme représentant d’une faction illienne. L’inconnu vous amène parfois sur de droles de chemin. Et alors que je m’appretais à les suivre, à me jeter dans ces ténèbres qui entourent continuellement notre avec et qui excite avec ferveur mon imagination, je ressentais comme une tristesse à l’idée de quitter Fae. C’est bien, pensai-je, le voyage est fait des tristesses de l’au-revoir, c’est ce qui le rends si fort émotionnellement, si intense. Je n’ai pas un sens de la justice ou du bien exarcerbé mais je crois être quelqu’un d’intègre. Je l’étais déjà, et dans mes rêves de jeune homme je me voyais défendre de grandes causes, affronter des hommes horribles et lutter pour le bien. Je ne me rendais pas compte de l’aspect manichéen de la chose ; je ne comprenais pas comment la vie vous amène à des choix qui seront forcément compliqué. Je ne pensais pas que ce serait si dur d’être un héros. Ne suffisait’il pas d’être toujours en train de courir devant, le plus fort et le plus vite possible ? Bercé de l’illusions que la légende et la gloire était au bout de ma lance, je partis à l’aventure.

*****

Les êtres mortels avaient d’eux-même brisés l’harmonie du monde. Igga, se sentant trahi par cet action injuste, infligea au vivant le divin châtiment. Ainsi nos âmes perdirent la vue des essences et l’homme ne put plus communiquer avec la nature. Mais plus terrible encore fut le destin des enfants d’Eluvens qui furent condamnés à démeurer d’éternels orphelins. –Ozon le Sang mêlée, livre IV.

Le soleil était haut dans le ciel et tout les aspirants dompteurs étaient réunis dans la cours en dessous de ce caniar. Léandre avait pour l’occasion choisir un pantalon de toile simple et un gillet de cuir sans rien en dessous, qu’il n’avait pas fermé, laissant entrevoir à tous son corps musclé. C’était d’un ridicule consternant mais le style engendrait par cette abheration vestimentaire produisait chez les autres élèves une réelle admiration. Seul Corail s’était ouvertement moqué du jeune homme, trouvant son nouvel accoutrement très pertinent pour une ascension comme celle qui les attendait. Cela ne l’empêcha pas de jeter un regard prolongé sur le garçon quand celui-ci ne fit plus attention à elle. Il semblait bien pensif et rêveur aujourd’hui, Léandre. Peut être pensait il à l’ascension de la falaise aux aigles. Ou à l’Autel, qui n’avait d’autres noms et qui se trouvait sur un escarpement rocheux autour duquel se trouvait les aigles. Etait-ce le vide qui se déroulait imposant en dessous de l’Autel et dans lequel ils allaient devoir s’élancer qui occupait son esprit ? Peut être ne pensait il simplement pas.

Léandre serra un peu plus fort le lourd collier d’argent qu’il tenait dans ses mains. Par moment il le retournait et l’admirait à nouveau, sans vraiment pouvoir se rendre compte du trésor qu’il tenait dans ses mains. Venu d’une famille pauvre, c’était la première fois qu’il possedait un objet en argent. Il laissait glisser tendrement ses doigts le long des sculpures que son père avait faite sur le collier qui, le jeune homme en était sur, sierait tout à fait à l’aigle qui serait le sien. La maison Ua Duibhe n’ayant dans d’emblème propre, la scène représentait le geste de d’Altai, que l’on appellait aussi le Faux Geste. Voici comment le sage Ozon le décrit :

«
Unter le chtonieen fulminait dans sa sombre demeure. Il ressassait sans cesse comment sa sœur avait su le duper et tout les enfers tremblaient de sa terrible colère. Pour se venger d’Arkai et Lullia, il lanca une malédiction sur leurs enfants afin que ceux-ci soient mortels comme leur père et non divin comme l’est la douce Lullia.

Arkai eut des jumeaux de sa femme. Ils furent nommés Altai et et Eluvens, qui grandirent dans l’amour de leur foyer. Le premier des deux, Altai, attira sur lui le respect de tous; il était aussi persévérant que les vagues qui érodent petit à petit les iles de l’été, aussi puissant que le torrant qui descend de la montagne, aussi fort que le cyclone qui s’abbat sur les villes. Seul au-dessus de lui se trouvait Arkai qui était le plus grand et le plus noble de tout les hommes et tous savaient que personne ne pourrait l’égaler. Le second, Eluvens, était un jeune homme simple et doux dont les longs cheveux blonds en cascade tombaient sur ses épaules afin de lui donner l’apparence d’une femme. Ses traits étaient fins, et les animaux ou les abres aimaient à discuter avec lui car il trouvait en ce jeune homme étrange un peu de la gentillesse oubliée par les hommes.

Or Altai était hanté par l’image de son père qu’il portait au nue. Plus que tout au monde il voulait lui ressemblait et décida d’aller courir le monde afin de lui aussi devenir un héros et que son père puisse être fier de lui. Il partit un beau jour et quitta les îles de l’été. Très vite le monde entier fut couvert de sa gloire et les gens le portaient au nue, oubliant le Sage Arkai dans sa demeure illienne. Lullia demanda à Arkai si il était fier de son fils et celui-ci lui répondit

« Eluvens est un jeune homme dont tout père serait fier »

Après des exploits sur la terre, le monde devint trop petit pour Altai qui voulut arrêter la mort. Car la bénédiction de Lullia était sur les hommes et tant qu’elle se trouvait dans notre monde, aucun homme ne pouvait périr par la vieillesse. Il se rendit aux enfers pour soutirer à Unter le secret de la mort et de l’inverser. Il prit le chemin secret que sa mère lui indiqua et arriva dans la demeure chtonienne. Pour duper le dieu, il prit l’apparence d’un chien errant et se mit à rechercher le secret de la vie et de la mort. Puis il s’en alla trouver Unter et lui dit :

« Je te donne mon âme, moi le fils de Lullia, si tu permet aux hommes de ne plus mourir. Si la maladie disparait et que les blessures et la douleur qui nous font souffrir, disparaissent pour toujours ».

Unter qui était par nature cupide et sournois, sut qu’avec l’âme d’Altai, il pourrait convaincre Lullia de le rejoindre dans la sombre demeure et ainsi l’enlevé à Arkai au Sang mêlée. Mais il ne savait pas qu’Igga avait offert à sa fille comme présent de marriage deux talismans afin que jamais un dieu ne puisse voler l’âme de ses fils. Car Igga était sage et savait qu’Unter utiliserait ce moyen pour attirer Lullia à nouveau dans sa demeure. Il accepta le marché et ne se rendit compte qu’il avait été dupé après qu’Altai fut sorti de sa demeure. Alors Il entra alors dans une colère noire et pour la première fois sortit de ses sombres voutes afin de maudir Altai. Il jeta sur celui-ci un sort si terrible que même Lullia la vénérable ne put le dissiper. Puis il s’en alla trouver Igga pour lui demander l’âme d’Altai. La déesse l’écouta attentivement puis écouta Lullia qui était venu plaider pour son fils.

Unter dit à la déesse : « Son âme m’appartient. Igga, ma mère, tu es la déesse des échanges et tu sais ce que vaut la parole d’un homme. Altai a baffoué la sienne et je te demande de lui retirer ta protection afin que je puisse prendre son âme. »

Lullia dit à la déesse : « Enfant et mère de toute chose, je ne peux pas défendre mon fils. Il est coupable car il a baffoué sa parole et n’a pas honoré son contrat. Qu’en punition il meurt et qu’Unter prennent mon âme, mais que celle de mon fils demeurt sa propriété pour l’éternité ».

Ainsi Lullia suivit Unter dans le monde des ombres et l’âme d’Altai fut sauvé. Mais une fois la déesse dans le palais chtonnien, les hommes se mirent à mourir de la vieillesse.

Eluvens, qui était un jeune homme simple et qui aimait son frère, n’en pouvait plus de le voir ainsi souffrir de la malédiction d’Unter. Même si son âme était sauvé, sa vie était un long et douloureux cauchemar. Il partit dans la forêt avec Altai, le portant seul le long des montagnes et jusqu’en bas des gouffres béants. Il marcha très longtemps jusqu’à arriver au plus profond de la forêt. Eluvens n’était ni fort ni brave comme son frère mais il était intelligent et avait toujours aimé la nature. Les oiseaux, les mamiphères et les arbres décidèrent de l’aider et ils le conduirent jusqu’au Cœur de Toute-Flore. Là, coulait encore la fontaine que l’on nomme les Larmes de Lullia. Eluvens dit à Altai

« Ici coule les larmes de notre mère qui peuvent guérir toute maladie et te rendre immortel. Bois-en un peu mais ne te baigne pas dans la source car alors tout ce que tu es disparaitrais ».

Ils restèrent longtemps auprès des Larmes de Lullia, Eluvens soignant Altai doucement. Il lui faisait boire un peu d’eau tout les jours et trempait ses bandages dans l’eau de la source. Petit à petit Altai commença à guérir de la malédiction d’Unter. Mais plus la vie revenait en lui, plus il la désirait ardente et un jour alors qu’Eluvens dormait, il plongea dans la source afin de s’y abandonner tout entier. Alors le monde vacilla sur ses essieux et Altai se transforma en un immense roncier qui entoura le Cœur de Toute-Flore afin que nul ne puisse trouver ni atteindre la source de l’éternel jeunesse. Quand Eluvens se reveilla il comprit ce qui venait de se passer et il pleura de chaudes larmes dans la source. Puis avec courage, coupa les racines du roncier afin que Altai ne puisse plus s’abreuver de la source et cesse de croitre.

De tout les hommes enfin, seul Arkai parvint à traverser le roncier et à atteindre son fils survivant. Il pleura à son tour car il avait perdu sa femme et un de ses enfants et que le poid des ans se faisaient désormais sentir. Il dit à Eluvens :

« Tu savais que tu n'étais pas moi alors tu es devenu qui tu devais être. Tu as bien fait. Maintenant tu es aussi grand que moi et je te considère comme mon égal car tu es devenu un homme. Ajourd’hui je meurs mais je ne boirai pas à la source car il est temps que ma vie prenne fin. J’irai retrouver ma femme sous les voutes chtonniennes et j’affronterai Unter pour l’éternité afin de rester avec mon aimée. Mais toi ton destin est plus cruel encore ; tu ne reverras plus ni ta femme ni tes enfants. Car si Altai se remet à croitre, alors il enserrera dans ses épines le Cœur de Toute-Flore et tout ce qui pousse mourra. Tu dois boire à la source et rester afin de couper les racines qui cherchent à atteindre les larmes de Lullia et protéger le Cœur de Toute-Flore. C’est une responsabilité cruelle que je te donne mais c’est celle qui désormais t’échoies. »

Alors le père et le fils se dirent au revoir. Et Arkai fut fier de savoir que son fils était le seul de tout les hommes à être devenu aussi grand que lui. Et Eluvens fut triste de savoir que son père allait mourir mais il ne chercha pas à l’en dissuader car il sut que cela était sage et inévitable.
»


Le groupe des jeunes aspirants dompteurs arriva au sommet de la falaise de Fae alors que le crépuscule envahissait le ciel de ses doux rayons orangées. Il régnait une atmosphère féérique dans ce haut lieu de l’histoire illienne où des milliers de jeunes garçons et filles étaient devenus des dompteurs. L’astre solaire leur faisait face et les éclaboussait de toute sa majestée descendante la scène alors que derrière eux la nuit déjà envahissait le ciel. Léandre regarda dans le vide en marchant vers l’Autel et vit un précipice qui lui sembla si grand que le sol n’était qu’une maquète de papier où un décor pour fourmis avaient été implantés par quelques dieux facétieux. Au-dessus d’eux tournoyaient des aigles immenses qui poussaient de long cris stridents et terrifiaient les plus peureux du groupe. Léandre bomba le torse pour prouver qu’il n’avait pas peur et s’avança du pas le plus assuré qu’il pu jusqu’à l’autel. Corail lui prit vivement la main et serra très fort ; c’était rare de la voir montrer ses émotions mais la situation était particulière et tous étaient impressionnés en leur for intérieur. Ils arrivèrent finalement à l’autel où le chef du régiment des dompteurs les attendaient.

Le jeune homme se sentait étrangement intimidé. Lui qui d’habitude courrait au devant du danger sous les regards anxieux de ses camarades, se faisait presque timide. Il put se rassurer en observant les regards effrayés des autres aspirants. Au plus profond de lui regnait l’aprehension que rencontre tout homme devant une adversité qu’il doit affronter sans pouvoir nécessairement en définir les contours. De ce qu’il savait, la doshka était une épreuve où le dompteur part au milieu des aiglons à la recherche de sa monture, afin de commencer une amitié qui durera pendant de longues années. Le comportement de l’aigle était une variable très aléatoire qui pouvait transformer la séquence en une scène violente ou la rabaisser au rang d’un ridicul piètre ; des facteurs à la fois « humains », sociaux, physique voir martial ainsi que les caractères respectifs des protagonistes rentraient en jeu. Car il ne fallait pas croire qu’un aigle soit une bête sauvage si différente des humains. Ceux de Fae étaient des êtres fiers et sauvages qui ne se soumettaient qu’à un homme qu’il estimait digne et seul un imbécile heureux n’emettant aucun doute sur sa propre capacité à plaire et à vaincre pouvait entamer l’épreuve de la Doshka sans la moindre anxiété. Et si Léandre était d’une nature confiante, que ce soit quand à ses aptitudes sociales ou martiales, il avait déjà acquis les bases de cette attentisme d’observateur qu’il utiliserait bien des années plus tard au service d’Igna, c’est-à-dire qu’il n’était plus assez imbécile pour ne pas douter avant d’affronter la mystérieuse mais dangereuse épreuve de la doshka.

« Jeunes gens. Si vous avez été choisi pour venir aujourd’hui, c’est que votre formation a été complété. Vous allez rentrer maintenant dans l’ordre des dompteurs avant de reprendre l’entrainement qui fera de vous un maître. N’oubliez pas cela, au jour d’aujourd’hui vous ne savez rien. Mais vous êtes déjà à mi-chemin et c’est l’étape la plus importante qui se déroule maintenant. Le jour où vous recevez votre Aigle. Tout dompteur se souvient de ce jour comme étant le plus grand moment de sa vie. Allez-y, avancez vous vers la falaise et regardez les jeunes aigles qui vous attendent. Allez parmis-eux, attrapez-en un et chevauchez le… si vous le pouvez ».

Des regards angoissés accompagnèrent cette assertion. Léandre sentit vibrer en lui une force stimulante qui le poussa à pénétrer sur l’épaule le premier. Elle était faite dans la roche qui tombait de manière bombée dans le vide et sur laquelle les aiglons se trouvaient. Bien que jeunes, ceux-ci étaient déjà impressionant, et en déployant leurs ailes, tous faisait facilement la taille des humains qui venaient les chercher. En lui raisonnait un sentiment grisant de pouvoir et de vunérabilité alors qu’il s’aventurait parmi ses ovidés géants perchaient au-dessus d’une abysse. Son sens de danger s’en trouvait stimuler. La peur d’échouer avait céder sa place au désir de rencontrer au plus vite celui qui allait devenir son partenaire à parir d’aujourd’hui et pour de nombreuses années à venir, qui seraient faîtes d’aventure et de bravoure, de souffrance et de joie bien plus indicible encore. Il avait au moins ça à apporter à son aigle. Sa première idée était de s’accaparer la monture la plus grande et la plus forte afin d’avoir la meilleure monture possible mais après une courte réflexion, son idée avait mué. Il continua d’avancer jusqu’à ce qu’un aigle au plummage gris se mette à travers de son chemin. Il était fort et robuste, certe, mais n’avait pas tout à fait l’allure de ses princes des airs qui portaient sur leurs dos de fiers guerriers. C’était une sorte de manant qui ressemblait à un noble sans pour autant en posseder la finesse de trait ni la posture altière. Mais il semblait avoir bien plus que cela. Il avait le courage d’avançer le premier. Une hargne féroce brûlait dans ses yeux qui vous regardait plus défiant que méchant Et quand Léandre s’avança vers lui brusquement pour l’effrayer, il fit face et tint la position. Le jeu de mouvement sétait déroulé en un instant. Léandre avait avancé en frappant du pied, l’aigle qui s’état bombait et avait élancé son bec pour frapper ; les deux êtres, alors se toisent du regard. L’adolescent jubilait. Il sentait monter en lui une excitation nouvelle et tout ses doutes quand au choix de sa monture venait d’être balayer. Il aggripa le colier et se mis à se mouvoir en cercle autour de l’aigle qui circonspect le suivait du regard. Puis Léandre attaqua, provoquant la bête une nouvelle fois. Celui-ci déploya ses ailes et avança, repoussant le jeune homme au bord de l’épaule. Finalement Léandre s’arrêta et fit face car son pied était désormais à la bordure du vide. Un peu plus et il glisserait. Il aggripa donc l’aigle qui tentait de l’attaquer avec son bec hargneux et les deux se mirent à se débattre. Trop faible pour luter ou pour placer le colier sur le coup de la bête, le jeune homme commença à s’épuiser. Puis finalement aggripa l’aigle à deux mains, essuyant sur son épaule un douloureux coup de bac qui lui déchira les chairs. Et poussant sur ses jambes, bascula dans le vide avec l’aigle qui, déconcerté poussa un cri apeuré. Le jeune homme ne laissa pas la peur le gagner alors qu’il sentait son corps basculer dans le vide puis tomber irresistiblement. Agile et souple, il profita de l’étonnement de la bête pour l’agripper et les deux partirent en une chute tourbillonante. Le destin des deux étaient désormais liés. La bête ouvrit ses puissans ailes pour ne pas être entrainé au sol par le garçon. Celui-ci agile contracta ses muscles abdominaux et relevant la partie basse de son corps, parvint à force de convulsion à se retrouver sur le dos de l’oiseau cendré. Et puis à force de lutter pour s’accorcher, de tirer sur le coup de la monture ailée pour la maitrisée et de lui murmurer à l’oreille d’arrêter de se débattre car tout se passerait bien, il finit par mettre à l’aiglon son anneau d’argent où était inscrit le faux geste, que Léandre préfère aujourd’hui appeler le geste d’Eluvens. Alors l’aigle arrêta de lutter et enfin le jeune homme découvrit ce qu’est le vol.

La sensation envahissait tout son corps et le remplissait d’une exhaltation inconnue. Il était en train de voler vraiment. C’était pour lui comme un rêve qui se réalisait. De ces désirs que l’on a quand on est tout petit et qu’on pense impossible mais qui soudain devienne vrai. Beaucoup de gens étaient dans le même cas que lui parmi ses camarades, mais aussi banal et répandu que cela soit, la pureté incroyable de cette sensation, la beauté parfaite de la joie qui nous envahit alors, tout cela contribut à rendre l’envie de voler un des désirs dont la rétribution est la plus nantie. En-dessous de lui était un vide immense mais lui était là, en sécurité sur un aigle de Fae. Il savourait déjà sa réussite quand un cri de joie et de surprise vint marquer l’envol de Corail sur un aigle incroyablement fin et racé. Un de ses seigneurs des aigles qui forcent l’admiration de tous et sur lesquels elle avait l’air tout à fait à sa place. Elle volait déjà avec grâce et harmonie, attirant avec elle le regard béat du jeune homme qui faillit presque être désaçornné à cause de son innatention. L’amour qu’il ressentait pour la jeune fille prit le dessus et il eut, malgré ses 13 ans, une folle envie de se lancer avec elle dans une sorte de danse nuptiale, à la fois innocente et provocatrice qui ne pourrait, à plusieurs centaines mètres du sol, n’être qu’enivrante. Il regarda son partenaire et ressenti une sorte de fierté avant de l’aiguiller vers Corail. Ce n’était pas un de ses aigles élohistes mais son pelage gris intense et uniforme captait l’attention. Il volait avec légèreté et possedait lui aussi une forme de grace, dans la vivacité et la légèreté de son vol Le jeune homme avait l’impression d’être complété, et cette sensation allait bien au-dela de tout ce qu’il était capable d’exprimer ou de comprendre. Cendre arriva au niveau de Corail, répondant avec facilité aux invitations du jeune homme au collier, ils s’approchèrent de la jeune fille et les deux adolescents se livrèrent dans une sorte de danse aussi mortelle que joyeuse bien au-dessus des abysses.

Quand un drame survint. Un jeune homme s’écroula dans le vide en poussant un long cri plaintif. Ce qui se passa ensuite fut en-dehors de la compréhension de Léandre. Son esprit fusionna avec celui de l’aiglon. Il n’avait plus conscience de son corps mais ressentait uniquement celui-de l’aigle, son propre corps étant un poid lourd sur le dos. Sa vision était devenu incroyablement claire et longue, et ses muscles plus puissant. Il sentit l’esprit de la créature se débattre contre cette intrusion imprévu, puis comprit qu’il était pour l’instant dans un contrôle complet de ce dernier. Alors il plongea. Le plus vite et le plus fort possible, piquant comme si la foudre des dieux cherchait à le frapper. A la rescousse de son camarade qui avait perdu conscience dans la chute libre. Il sentit son propre corps lâcher prise et glisser de la monture mais continua son plongeons mortel. La peur l’avait maintenant envahi mais il ne pouvait s’arrêter. Léandre n’avait jamais su s’arrêter. Et alors que son corps tombait dans le vide comme un pantin désarticulé que l’on lance d’une fenêtre, il continuait son plongeon mortel pour sauver son camarade. Peut être était-ce les pensées de l’aigle qui lui faisait renier son propre instinct de survie ? Ou peut être était ce dans son caractère, non pas le don d’altruisme mais cette force irresistible qui vous pousse à jouer les héros quelqu’en soit les conséquences. Quand on se rève noble et courageux, finit’on par le devenir ? Ou naissons nous déjà brave, tout simplement ? Ses serres se refermèrent sur le corps inconscient du jeune homme et il vit le sol se rapprocher si vite. Il n’arrivait plus à controler sa vitesse et une panique l’envahit tout entier. Celle du sol qui se rapprochait trop vite, la certitude qu’il allait mourir écraser… oui… Mourir. Alors l’aigle fut à nouveau. Il perdit le contrôle mentale de la monture et se retrouva à nouveau dans son propre corss, en train de tomber Et la peur l’envahit à nouveau, froide et implacable. La mort guettait toujours. Pourtant il ne fit aucun mouvement. Il regarda le sol et son destin et pensa aux vagues qui s’échouent sans fin sur la mer… comment mourir autrement qu’une vague ? Alors la serre d’un aigle au pelage gris se refermasse sur lui, douloureuse et salvatrice. Il sentit l’aiglon lutter contre le poid des deux jeunes gens. Finalement la prise se dessera et il tomba brutalement sur la roche de l’épaule. L’aigle exténué se laissa choir à coté de lui et les deux se regardèrent à nouveau.

L’aiglon venait de le sauver. Il le regardait avec ses yeux noirs et précis, et semblait satisfait. Léandre voulut le remercier mais il ne savait pas comment remercier un aigle. Au moins sentit il la connexion se faire entre eux d’eux, naquir cette certitude qu’ils avaient l’un et l’autre trouvé leur partenaire. Et dans un souffle il dit :


« Merci… Cendre ».




Dernière édition par Léandre Ua Duibhne le Mer 2 Oct - 10:19, édité 4 fois
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Léandre Ua Duibhne
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MessageSujet: Re: Léandre Ua Duibhne   Léandre Ua Duibhne EmptyDim 29 Sep - 9:54

Mise en situation







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Cette partie de votre fiche est consacrée à l’énumération des liens que votre personnage a tissé au cours de son histoire. Vous devrez indiquer les personnes proches de votre personnage, les liens qui vous unissent, et les affinités qui vous lient.


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Léandre Ua Duibhne

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